Elle avait repéré ce petit magasin de fleurs dans le quartier de Taitô. Ils cherchaient une vendeuse à temps partiel, soit l’idéal pour elle. Nadeshiko était déterminée à s’auto financer. Dure pour certains qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche, mais elle, ça ne la dérangeait pas. Son père avait récemment fait faillite, et pour ne pas ébruiter cette « honte », elle allait essayer de faire sortir sa famille de la galère. Elle n’a jamais été une fille à papa, du moins dans son caractère. L’argent n’avait jamais été la solution de tout, et elle remerciait souvent sa mère de lui avoir inculqué cette notion.
Elle était donc venue un après-midi où elle n’avait pas cours, dans l’espoir de rencontrer le patron. Nadeshiko avait entendu parlé de l’histoire de ce commerce. Au bord de la fermeture, et un jeune acheteur l’a repris pour ensuite le faire prospérer. L’idéal. Si ce patron était tout aussi génial qu’on le prétendait, alors il n’avait rien à reprocher à une étudiante de la Kidô Daigaku non ? Elle l’espérait.

Franchissant le palier doucement, elle s’éclaircit la gorge pour s’annoncer avant de lancer un timide « Il y a quelqu’un ? ». Elle arpenta les petites allées bordées de bouquets, de plantes et fleurs qui sentaient divinement bon. Nadeshiko adorait les fleurs, et elle connaissait leur langage par coeur. Elle aurait pu faire une bonne fleuriste, mais son objectif était tout autre. Devenir la prochaine entrepreneuse mondiale pour son père, sa famille. Mais pour cela, il fallait mettre les mains à la pâte comme on disait. Arrivant au fond, elle sursauta lorsqu’elle vit un homme, paresseusement assis sur une chaise avec son smartphone. Il avait l’air d’être jeune, à peu près son âge donc, elle en déduit que c’était un employé.

« Excusez-moi, j’ai vu l’annonce sur la porte alors…je passais à tout hasard pour rencontrer le patron »

Elle lui adressa un sourire poli, bien que son visage lui rappelait vaguement quelque chose, mais elle ne pouvait pas mettre le doigt dessus.

Ce type m’a l’air louche. En fait, je crois que ce n’est pas il en a l’air, mais il l’est. Je tâche de rester  impassible et m’assied juste en face de lui. « Nom prénom âge ». Je rabats mes cheveux sur mon épaule et réponds avec décontraction, mais pas trop pour pas paraître prétentieuse, je ne le suis pas de toute manière. « Nozomi Nadeshiko, j’ai 22 ans ». J’observe du coin de l’oeil le dit bureau. Il n’y a rien d’étrange à part ce type face à moi et dont le visage ne m’est pas inconnu. Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Peut-être l’avais-je déjà vu dans le quartier ? En tout cas, j’avais beau réfléchir, je ne savais toujours pas son identité.

Il me demande juste ce que je fais dans la vie « Je suis étudiante à la Kido Daigaku en licence de commerce international. » Ce n’était pas pour faire de la pub, si ça se trouve il connaissait très bien.
Je le vois qui me fixe avec un espèce de sourire qui ne me dit rien qui vaille. Ma conscience se demande dans quoi je me suis fourrée. Et moi-même je l’ignorais, j’avais foncé la tête la première et maintenant je ne pouvais plus faire demi-tour.